Thrombolyse intraveineuse en cas d’infarctus lacunaire
Thrombolyse intraveineuse en cas d’infarctus lacunaire. par Dr Clément Tracol, Rennes
D'après : Functional Outcome of Intravenous Thrombolysis in Patients With lacunar Infarcts in the WAKE-UP Trial. Ewgenia Barow and al, JAMA Neurology, March 2019
L’efficacité de la thrombolyse intraveineuse dans les AVC d’origine lacunaire est un sujet débattu.
En effet, les mécanismes physiopathologiques suspectés étant l’occlusion d’artères perforantes par lipohyalynose et micro athérome et donc l’absence de véritable thrombus accessible à un traitement fibrinolytique, font douter de son efficacité dans cette indication.
Cette analyse post hoc de l’étude WAKE-UP s’est donc intéressée aux résultats fonctionnels après thrombolyse par Alteplase dans ce sous-groupe de patients. Parmi les 503 patients randomisés au total, 108 l’étaient pour un infarctus lacunaire défini radiologiquement sur l’IRM initiale par un hypersignal en diffusion dans le territoire d’artères perforantes, de forme ovoïde et de diamètre inférieur à 20mm dans le plan axial. Concernant le critère de jugement principal (devenir favorable défini par un Rankin à 3 mois à 0 ou 1) les résultats étaient en faveur de l’Alteplase mais de manière non significative OR 1.67 IC95% [0.77 – 3.64]. Ceux-ci étaient cependant significatifs pour certains critères de jugements secondaires tels que la réponse au traitement combinant le Rankin à 3 mois à la sévérité du déficit à l’admission.
L’ensemble va donc dans le sens des études NINDS et IST-3 ne retrouvant pas de différence d’efficacité de la thrombolyse entre les sous type d’AVC ischémique avec l’avantage de se baser sur l’IRM pour la classification étiologique.
On notera cependant que l’absence des données cliniques et du bilan étiologique dans la définition de l’infarctus lacunaire a pu conduire à de possibles erreurs de classifications.